Le métier animateur socio-culturel, devenir animateur socio-culturel

Comme le métier d’animateur jeunesse l’orientation scolaire et la même pour devenir animateur socio-culturel. Pourquoi le choix de ce métier ? J’ai rencontré des personnes qui m’ont donné la fibre et l’envie de rentrer dans ce secteur là. Elles m’ont montré qu’on pouvait apporter des choses concrètes aux personnes et que l’animation pouvait transmettre des valeurs et des principes liés au respect, à la dignité et à l’acceptation de chacun. Ces valeurs, comme la coopération, la solidarité se traduisent concrètement par des actions bien précises.

Avez-vous réfléchi avant de vous engager ?

Pas forcément au départ, où j’ai passé le BAFA et où j’ai découvert des ambiances particulières. Ensuite, de fil en aiguille, j’ai enrichi mon expérience et je me suis rendu compte que mon métier répondait à des vrais besoins, des vraies problématiques.
Mais bien sûr on n’intervient pas seul. L’action éducative prime sur tout et elle peut être donnée par les parents, par l’institution scolaire et par les acteurs du mouvement d’éducation populaire, dont le centre social fait partie.

Un bon animateur, qu’est-ce que c’est ?

Un bon animateur analyse, écoute, voit ce qui se fait autour de lui, s’intéresse aussi à l’environnement dans lequel il évolue. Il s’intéresse aussi aux problèmes du monde contemporain, et sait proposer des actions, des activités, qui répondent à l’environnement local et aux problématiques de société. Il doit avoir la capacité à pouvoir travailler en équipe, à se remettre en question, à proposer des activités en lien avec l’environnement dans lequel il évolue et qui répondent aux différents projets mis en place, comme dans le cadre d’un centre de loisirs.

Qu’est-ce qui fait la richesse de votre métier ?

La capacité à intervenir auprès de différents publics, comme les publics jeunes, adultes ou les personnes âgées. C’est aussi une richesse culturelle et humaine, car on rencontre différentes personnes. Je ne dis pas que l’animateur peut répondre à tous les problèmes sociaux, mais en tout cas il peut identifier le problème de la personne et l’orienter sur des services et des personnes compétentes. Dans tous les cas, l’animateur ne se change pas du jour au lendemain en psychologue, en assistante sociale, en éducateur spécialisé.

Pour vous donc, l’animateur n’est pas celui qui ne propose que des loisirs ?

Cette représentation est due au manque d’informations, de connaissances de notre métier. L’animation est souvent associée aux jeux et aux loisirs. Mais moi, faire pour faire ne m’intéresse pas. Je préfère me poser ces questions : « Pourquoi je fais ? Dans quelle intention ? Quelles valeurs je transmets au public que je touche ? ». Pour moi, derrière l’animation, il y a toute une phase de réflexion et d’analyse, pour concrètement répondre aux besoins des personnes.

Quelles sont les activités que vous proposez ?

On propose pendant les périodes scolaires des ateliers de loisirs éducatifs. Pour ces ateliers, nous tenons compte des projets des enfants, qui donnent du sens à leur investissement.Je prends un exemple concret : un enfant arrive et dit « j’aimerais devenir médecin ». Il se trouve en échec scolaire. Certes, il prend un mauvais départ mais il a une idée et un projet ! Il faut l’accepter, tout en lui expliquant qu’il faut qu’il se donne les moyens pour y arriver. Car c’est un leurre de lui dire « non », de le mettre face à cette situation d’échec. Il faut l’aider, l’accompagner, accepter même que ce projet-là évoluera un jour. Parce que cette notion de projet est intéressante : elle donne un sens à l’investissement de l’enfant au quotidien. Je crois que si aujourd’hui beaucoup d’enfants sont en échec scolaire, c’est parce qu’on ne donne pas la possibilité à l’enfant de se projeter et de rêver. Le rêve est aussi important pour l’enfant. Quand j’étais petit je voulais devenir médecin, je suis devenu animateur, ça ne veut pas dire que je ne me suis pas épanoui ! Dire simplement « non ce n’est pas possible » aura des répercussions sur l’enfant, sur sa construction, sur le développement. Il se basera sur ses frustrations et ça ne permet pas de favoriser son épanouissement.