Le métier de carrossier, devenir carrossier

A seize ans il débute son orientation scolaire avec le métier de carrossier. A seize ans, je ne savais pas vraiment où m’orienter. Je visais le commercial comme la plupart des jeunes de mon âge. Je suis allé à plusieurs portes ouvertes et j’ai visité une école où j’ai découvert les métiers de carrossier, de carrossier formateur et de carrossier réparateur. Et c’est ce métier de carrossier réparateur que j’ai choisi l’apprentissage.

Vous pouvez nous dire ce qu’est un bon carrossier ?

Un bon carrossier aujourd’hui, c’est très difficile à définir, il n’existe pas de bon ou de mauvais carrossier à mon avis. Il faut faire son métier avec passion. Un mauvais carrossier, pour moi, n’existe pas. Un mauvais carrossier ne fait pas ce métier.

Si vous voulez, chez nous, à Albax, nous avons de bons carrossiers, car on fait de la carrosserie rapide en 24/48 heures. Pour nous, un bon carrossier, c’est quelqu’un qui passe de l’esprit d’obéissance à l’esprit d’autonomie et d’auto-gérance. Au niveau de l’atelier, il doit se gérer tout seul.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?

Dans ce métier, on apprend tous les jours, et ça, c’est agréable. Les techniques évoluent, les matériaux changent, ne serait-ce que l’aluminium, qui n’existait pas il y a une dizaine d’années. Parce que l’aluminium ne se soude pas comme la tôle, elle ne se redresse pas de la même façon que l’acier et demande de nouvelles techniques.

Quelles sont les compétences importantes d’un carrossier ?

Être très manuel, débrouillard aussi, puisque tous les outils n’existent pas sur le marché. La plupart des carrossiers vous diront qu’un tiers de leur outillage, c’est eux même qui le fournissent. Mais quand je dis manuel, ce n’est pas tout à fait vrai. Il faut être cérébral aussi : les carrossiers ne sont pas des « boeufs » qui tapent sur la tôle. Ils pensent beaucoup aussi pour pouvoir redonner la bonne forme au véhicule. Il faut parfaitement analyser sa déformation pour le réparer.

Les carrossiers sont en relation avec les clients ?

Chez nous, les carrossiers sont en relation permanente avec les clients. Des clients viennent pour avoir un conseil. Nos ateliers et notre réception sont au même étage : les clients voient les carrossiers travailler sur leur véhicule, et ces carrossiers sont à leur disposition pour répondre à toutes leurs questions. Le client questionne plus facilement un carrossier qu’une personne derrière un bureau. Il sera plus rassuré d’avoir la réponse auprès du technicien qui travaille sur son véhicule.

L’évolution des véhicules modifie-t-elle votre façon de travailler ?

En dix ou quinze ans, la façon de travailler d’un carrossier n’a pas changé. Ce sont toujours les mêmes gestes, l’outillage reste le même. Vous aurez toujours l’outillage de base qui est le tas, le marteau, le maillet, même si l’outillage qui arrive maintenant est beaucoup plus technique.

La mode du tuning vous donne de nouvelles perspectives ?

Le marché de la carrosserie, pour le tuning, ne change rien pour nous. Vous avez pourtant des carrossiers spécialisés dans le tuning. Ils ont pris cette part de marché qui n’est pas énorme. Mais cette part de marché est à prendre, et je pense qu’elle va aller en grandissant.

Vous pouvez nous donner trois bonnes raisons pour défendre ce métier?

La carrosserie aujourd’hui, c’est un métier qui ne disparaîtra jamais. On aura toujours besoin de manuels pour faire de la carrosserie. Une autre raison pourrait pousser un jeune vers ce métier : un carrossier peut avoir une évolution de carrière. Un jeune avec de l’ambition peut commencer comme carrossier et finir expert automobile, gérant d’un centre ou même avoir sa propre carrosserie.