Le métier d’Agent d’Aide à domicile, devenir auxiliaire de vie sociale

Voici une orientation scolaire réussie. Nourrice agréée au départ, j’avais déjà un regard sur les enfants. Ensuite je me suis occupée des personnes âgées, et ça m’a tellement passionné que j’ai voulu faire quelque chose en plus, d’ou le projet de création de l’association.

Aller vers l’autre était donc un choix de vie personnel. J’ai d’abord élevé nos enfants tout en étant nourrice. J’avais ainsi des contacts avec l’extérieur et je me suis tournée vers les autres, en particulier les personnes âgées. Et je peux vous dire que ça m’a passionné ! Il n’y a rien eu de calculé, je ne me suis pas dit que je ferai ça plus tard. Les choses se sont imbriquées naturellement et à 40 ans, plus libre personnellement, j’ai dis « je fonce… ».

Aller vers les autres, c’est si important ?

Eh bien, auxiliaire de vie sociale c’est un des rares métiers où, quand on ferme la porte, on est sûr d’avoir fait quelque chose pour quelqu’un. Pour faire ce métier, il faut du caractère, le sens des responsabilités, et être assez fort pour ne pas se mettre en avant quand on rentre chez l’autre. Supporter différents types de personnes n’est pas toujours facile. Il faut leur accorder de la patience et beaucoup de tolérance, sans juger. Ce qui est très difficile, car juger est naturel chez l’être humain.

Quel conseil donneriez-vous à une jeune pour faire ce métier ?

Je lui dirai que ça ne va pas être facile car c’est « le parcours du combattant ». Pour la rémunération, la reconnaissance et autres avantages, on ne peut pas s’attendre à grand-chose. Le métier d’Agent d’Aide à domicile est très dur, mais si on le fait pour donner un équilibre à l’autre, je pense que là on peut tout gagner.

Est-ce un métier accessible aussi pour les hommes ?

Non, beaucoup moins que pour une femme. Un monsieur âgé préfèrera qu’une femme s’occupe de lui, et une femme âgée préfèrera aussi une femme, pour l’intimité et la pudeur. Avec les personnes gravement malades, un homme peut bien passer, car c’est parfois physique avec des personnes très lourdes. Dans notre équipe de 100 salariés, actuellement on ne compte qu’un seul homme.

Comment entrez-vous en rapport avec les publics ?

C’est nous, qui allons sur demande de renseignement, vers les personnes souvent à domicile. Lors d’une visite d’évaluation, nous aidons les gens à mettre en place un dossier d’aide humaine et d’aide financière selon la situation de l’usager. Nous voyons et nous captons plein de choses, ce qui nous aide à mieux travailler. Arrive l’intervenante avec sa mission. Elle y est tous les jours en général. L’intervenante est dans le bain, dans l’intimité, et c’est avec elle que tout se passe. Après, si les personnes ont des choses à nous dire, nous allons les rassurer. Ils nous font confiance : on est la base de leur aide, le pilier qui va être là tout le temps pour les aider, les écouter.

L’aide a domicile peut-elle envisager de dormir sur place ?

Oui. Il y a des nuits où on fait du 24h sur 24, 7 jours sur 7. Dans ces cas là, il s’agit de grosses pathologies, des personnes qui ont de graves problèmes de dépendance. Evidement ce n’est pas une seule personne, mais une équipe qui se relaye.

L’aide a domicile peut-elle choisir sa mission ?

Quand on propose une mission, nos aides nous disent si ça les intéressent ou pas. Certaines se sentent plus compétentes auprès d’adultes ou d’enfant et d’autres auprès des personnes agées. Nous devons aussi être à l’écoute des salariées pour qu’elles trouvent un équilibre dans leur travail. Si on me dit « je ne fais pas de nuit », jamais je ne proposerais ce type de mission à la personne.