Le métier de cordonnier, devenir cordonnier

Voici une fiche métier pour votre orientation scolaire. La cordonnerie, un métier qui mène aux responsabilités. C’est aussi un travail très varié en perspective. En effet, je suis cordonnier. J’ai fait l’école des métiers de la chaussure. Enfant, j’aimais l’odeur des cuirs. J’avais un oncle cordonnier, et deux générations de cordonniers dans ma famille ! J’ai donc décidé que je serai cordonnier et je le suis devenu !

Aujourd’hui, après avoir occupé plusieurs postes, je suis entré dans cette entreprise. Pour vous, quelle est la richesse de ce métier ? La richesse de ce métier, comme de tous les commerces, est dans le contact avec les gens. C’est aussi la diversité qui fait l’intérêt.

Comment voyez-vous que quelqu’un aime son métier ?

C’est simplement quelqu’un qui s’intéresse énormément, car quand on fait quelque chose qui passionne, on est nettement meilleur et on vient travailler avec envie.

Pour débuter dans ce métier, il faut toujours avoir eu la passion du cuir ?

Non. J’ai un jeune de vingt-quatre ans qui a démarré depuis huit mois. Il ne connaissait pas du tout ce métier, mais il se passionne parce que c’est divers, ce n’est jamais la même chose, que ça soit dans la chaussure, dans la clé, dans l’imprimerie…

Avec les clés, on a l’image d’un travail facile. C’est vrai ?

Il y a des clés très difficiles à faire. De toute façon le client est très exigent : il nous demande une qualité et une précision dans le travail. Il faut donc être bon en toute occasion.

Qu’est qui vous plait dans ce métier ?

La diversité, c’est sûr. Ne pas faire la même chose. J’arrive le matin et je ne sais pas ce que j’aurai à faire dans la journée. Je vais peut être faire cinquante clés spéciales et je devrais me creuser la tête : comment trouver les matériaux, etc… Pour la chaussure, c’est pareil. Si la chaussure ou la bottine est ouverte sur le devant, il va falloir trouver le moyen de la réparer. Voilà, le soir, je ne sais pas ce que je vais faire le lendemain.

Quels conseils à donner pour un jeune ?

Si lui le sent ou non, s’il a envie de faire ce métier, si déjà il aime le contact, ça va lui faciliter la tâche. Il faut être à l’écoute des gens d’expérience : être humble. C’est plus facile d’apprendre en étant à l’écoute des plus anciens, qui ont de l’expérience. Moi, je les ai écouté, j’ai ouvert en grand mes oreilles et puis après j’ai commencé moi-même à transmettre.

Quel a été votre parcours professionnel ?

J’ai d’abord travaillé pour plusieurs patrons pour me faire la main. Pendant quatre ans j’ai été apprenti. J’ai tapé de la chaussure, j’ai écouté, j’ai appris. Après je me suis mis à mon compte et j’ai ouvert ma boutique. Après j’ai retravaillé pour un patron pendant quatre ans.
A ce moment là j’étais responsable de plusieurs boutiques.

Et j’ai ouvert une autre boutique et avec l’âge, j’ai décidé d’aller dans une grande société pour pouvoir transmettre mes connaissances. Dans notre société on a un centre de formation et j’espère bien y être un jour formateur.

Vous pouvez nous parler de ce centre de formation ?

Les jeunes qui veulent rentrer à Minit ont un entretien et après ils sont formés pendant huit semaines. Aucun diplôme n’est exigé. On les met dans les conditions traditionnelles et après ils doivent travailler pendant un an et demi pour Minit. Tout ça, formation et travail, est bien entendu rémunéré ! C’est une grande société, très ouverte, et les possibilités d’évolution sont grandes !

Quelle compétence faut-il avoir pour fabriquer des clés ?

C’est le manuel, car tout se fait avec les mains. Mon oncle disait : « il faut travailler comme un aveugle », c’est dire avec le toucher, pas avec les yeux. Quand on touche on sait si il y a des bosses ou pas. Avec l’oeil on ne voit pas toujours.

Vous avez une préférence parmi toutes vos activités ?

J’ai toujours mon petit amour personnel : le cuir, bien sûr. Je suis un amoureux du cuir, pour moi c’est une matière noble, belle, et très agréable à travailler, à toucher.

Vous avez des belles commandes ?

On a eu la semaine dernière neuf paires de chaussures à réparer. Il y avait du Gucci, du Dior. Travailler sur des choses comme ça demande beaucoup plus d’application. Mais c’est un régal parce que la matière est de très bonne qualité.