Je vous propose la fiche métier et d’orientation pour devenir maître nageur. Savoir enseigner, savoir surveiller. Je suis nageur depuis une vingtaine d’années, j’ai donc toujours baigné dans le milieu de la natation. J’ai donc une carrière de nageur. Ensuite j’ai entraîné. J’ai fait des études en EPS, ce qui m’a permis d’accèder facilement au diplôme de maître nageur.
Qu’est ce qui fait la richesse de votre métier ?
Sa diversité. C’est un milieu où on reçoit beaucoup de personnes différentes. On côtoie toutes les classes sociales, tous les âges. On a la chance d’enseigner aux enfants, aux adultes, d’animer et de mettre en place des projets avec des associations et des maisons de quartiers. Donc c’est une grande richesse au niveau des relations humaines.
Un bon maître nageur, qu’est ce que c’est ?
C’est quelqu’un de ponctuel, de dynamique, de respectueux des règlements, de la hiérarchie. Il doit être ouvert à la discussion et aux gens qu’il accueille.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune ?
Il faut s’accrocher car c’est assez difficile au début. Une fois qu’on est lancé, ça roule tout seul et on peut avancer. Il y a beaucoup de choses à assimiler au niveau du brevet à préparer mais une fois que c’est passé, c’est beaucoup plus aisé.
Donnez-nous trois bonnes raisons pour défendre votre métier ?
Envie de donner à son prochain, on travaille pour la fonction publique, donc pour apporter un service à la population.
L’amour des enfants : on enseigne et on reçoit plus de mille enfants par semaine. Donc il faut être proche d’eux pour avoir envie de leur donner, de leur apprendre quelque chose.
Le travail en équipe, on est vingt sur la piscine donc il faut avoir envie de travailler ensemble. Ça va de la caisse au vestiaire, en passant par le responsable et le maître nageur. Il faut travailler tous ensemble, sinon la piscine ne peut pas fonctionner.
Pour devenir maître nageur, des diplômes sont spécifiques ?
Il faut le BESAN – Brevet d’Educateur Sportif des Activités Nautiques. On s’inscrit auprès de la direction Jeunesse et Sports. Avec une formation de nageur on a un an pour avoir le concours. On peut anticiper en passant un diplôme de secourisme : l’AFPS. C’est déjà un bon début avant de d’être maître nageur.
On peut aussi passer le BNSSA – le brevet national de secourisme et de sauvetage aquatique – qui n’autorise pas à enseigner mais qui autorise à surveiller. On peut mettre déjà un pied dans le métier, voir comment ça se passe auprès des maîtres nageurs. Le BNSSA permet de voir le travail et ça peut être un job d’été intéressant.
Combien de temps ces diplômes sont valables ?
Ils sont valables à vie. Mais pour le BESAN et le BNSSA tous les trois ans on passe la révision. Des sessions sont organisées et on repasse seulement le secourisme : ça dure trois jours. Pendant deux jours on s’entraîne et le troisième on passe une épreuve : une personne fait un malaise et on la ramène au bord du bassin. Un bilan est fait sur l’aptitude. La révision est faite tous les cinq ans et c’est obligatoire ! Mais ici nous la faisons deux à trois fois par an. Car, si on ne pratique pas, au bout d’un certain temps on ne tient plus la route.
Est-il possible d’évoluer dans ce domaine ?
Il faut savoir qu’un maître nageur doit passer par la fonction publique et par un concours de niveau bac. Le concours obtenu, il peut enseigner les activités sportives dans les écoles primaires. Un maître nageur peut ainsi devenir chef de bassin et prendre ensuite la direction d’un établissement.
Faut il une bonne résistance physique ?
Oui ! On a une heure de préparation physique par semaine. Tous les maîtres nageurs sont capables à n’importe quel moment d’aller chercher quelqu’un en détresse, le ramener au bord du bassin et le sortir de l’eau et prodiguer les premiers secours. Donc il faut avoir une condition physique correcte. On a régulièrement des processus d’intervention. On vérifie que chacun est apte à le faire !
Quels sont vos rapports avec le public ?
Il y a des gens qui nous connaissent depuis plusieurs années ! On est là pour assurer le meilleur accueil possible et pour qu’il passe un bon moment à la piscine ! Ensuite on a un rôle de prévention : expliquer le règlement intérieur si nécessaire et ensuite un rôle d’accompagnement.
Vous avez un tuyau pour commencer ?
Il faut savoir que dans ce métier, on est un peu en manque de monde. On a souvent besoin de gens pour dépanner, pour faire des heures de surveillance. C’est payé un petit plus que le SMIC, mais c’est autre chose que les petits boulots. C’est déjà un pied dans le métier de maître nageur !