L’industrie de la mode a besoin de fraîcheur

La Fashion Week n’est plus réservée qu’aux maisons centenaires et traditionnelles. De nouvelles marques commencent à leur voler la vedette comme Jacquemus et son créateur Simon Porte Jacquemus de tout juste 28 ans.

Au sein des maisons phares, ce sont de nouvelles têtes qui amènent un vent de fraîcheur. On pense à Olivier Rousteing, 33 ans, 5 millions d’abonnés sur Instagram récemment nommé à la tête de Balmain ou encore Virgil Roth, DJ et ami de Kanye West qui a pris la direction de Louis Vuitton Homme. Ces personnalités se placent aux antipodes de l’inébranlable Karl Lagerfeld, 85 ans et pourtant toujours directeur artistique de Chanel. La mode, que ce soit du prêt-à-porter ou de la haute couture, est en pleine évolution. Elle n’est plus réservée qu’à un panel de privilégiés initiés et avertis. Ces dernières années, les marques se sont démocratisées et se sont ouvertes à la jeunesse. Elles se sont par exemple toutes mises à créer des modèles de baskets, impensable il y a quelques années pour cette pièce réservée aux marques de streetwear ou au sport. Changement de nom, de stratégie, de directeur artistique et arrivée sur les réseaux sociaux, les enseignes se modernisent et le renouveau semble animer le milieu de la mode.

Si les marques se multiplient et se modernisent, les écoles de mode aussi. L’institut français de la mode et l’école de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne fusionneront bientôt pour créer une grande école de mode parisienne et prendront leurs quartiers au sein de la Cité de la mode et du Design sur le quai d’Austerlitz. Autre petite nouvelle dans le paysage français : la Casa 93. Cet établissement vient d’ouvrir ses portes à Saint Ouen et accueille gratuitement de jeunes talents issus des quartiers prioritaires pour les former à la création et à la fabrication. Un certain nombre de centres de formation dans le secteur commence doucement à se pencher sur la question de l’innovation, avec la création d’incubateurs comme celui de la Fédération de la Haute Couture et de la mode ou le Labfab de l’école La Fabrique. Les étudiants et les start-up, conjointement avec des écoles d’ingénieurs ou de commerce, peuvent imaginer et façonner les vêtements de demain connectés ou expérimenter des techniques de production qui utilisent les nouvelles technologies.

Autre problématique à laquelle sont confrontées les maisons de haute couture qui les obligent à se tourner vers la jeunesse : la transmission de savoir-faire. Le secteur fait face à un manque de main-d’œuvre, pas forcément dans le domaine de la création ou du marketing, mais plus dans celui de la fabrication. Les grandes maisons reconnues pour la qualité du travail de ses petites mains peinent à renouveler ses équipes. L’école La Fabrique tente de perpétuer ces savoir-faire français que le monde nous envie dans le domaine de l’habillement, mais aussi de la maroquinerie grâce à ses formations.

Dans chacun des secteurs qui contribuent à l’industrie de la mode, les marques et les entreprises sont à la recherche de nouveaux talents pour s’adapter aux évolutions du secteur et aux défis de demain.